Je voulais être policier comme mon père, et en même temps, je rêvais de devenir un grand sportif, comme Darcel Yandzi. Parce que de là où je viens, la réussite passe par le sport. Au vu de mes bons résultats en judo (champion Antilles – Guyane et Guadeloupe), j’ai été orienté vers une structure qui forme des sportifs de haut niveau. C’est ainsi que j’ai passé 6 ans en Bretagne, là où habitait ma marraine. Je ne retournais chez moi qu’une fois par an, et pendant les vacances, je travaillais pour financer mes études. Ensuite, j’ai intégré une licence STAPS, également financée par des petits boulots.
Puis, pour gagner ma vie, j’ai passé le concours de gardien de la paix : le début de ma carrière professionnelle, avec un travail de nuit dans le 19e arrondissement, l’un des plus criminogènes de Paris.
5 ans après, on m’a proposé de passer l’examen professionnel d’officier de police judiciaire, “parce qu’il restait une place à combler” et pas parce qu’on croyait vraiment que je l’aurais. Finalement, sur 13 postulants, nous avons été 3 à l’obtenir.
Puis j’ai décidé de passer les tests d’officier de sécurité. Là encore, certaines personnes ont essayé de m’en dissuader au prétexte “qu’on n’y admet pas les Noirs“. Si j’ai été admis haut la main, mon intégration n’a été effective que 3 ans après, en 2012, grâce à un recours administratif.